Choisir entre freelance et auto-entrepreneur conditionne la gestion quotidienne de votre activité et votre niveau de protection sociale. Les différences portent sur la fiscalité, la TVA, les cotisations et le plafond de chiffre d’affaires.
Pour décider, il importe d’identifier vos objectifs de chiffre d’affaires, vos besoins de protection et vos projets d’investissement. Le prochain encadré A retenir présente les points concrets essentiels pour avancer.
A retenir :
- Charges sociales proportionnelles au chiffre d’affaires
- Plafonds micro‑entreprise limitant la croissance
- TVA récupérable seulement hors franchise de base
- Formes sociétales offrant protection et possibilités d’investissement
Choisir le régime fiscal adapté change la gestion quotidienne et la trésorerie
Ce point prolonge l’encadré précédent en expliquant les effets financiers concrets de chaque option. Selon Urssaf, la micro‑entreprise reste plébiscitée pour sa simplicité administrative et fiscale.
Comprendre la fiscalité permet d’anticiper la trésorerie et d’éviter les surprises lors des déclarations. La suite détaille la TVA et les implications pour un freelance souhaitant évoluer.
Fiscalité du micro‑entrepreneur et impacts sur le net
Cette section relie la fiscalité micro au revenu disponible du créateur d’activité et à ses choix de prélèvement. Selon Impots.gouv.fr, l’imposition peut se faire par prélèvement libératoire sous conditions précises.
Le modèle micro impose un calcul simplifié des cotisations au pourcentage du chiffre d’affaires. Ce fonctionnement favorise la clarté, mais limite la déductibilité des charges réelles.
Liste des paramètres fiscaux à vérifier :
- Taux de cotisation selon activité et régime choisi
- Option pour prélèvement libératoire si éligible
- Impossibilité de déduire charges réelles en micro
- Seuils de chiffre d’affaires soumis à franchise de TVA
Élément
Micro‑entreprise
EURL / SASU
Imposition
Impôt sur le revenu ou prélèvement libératoire
IR ou IS selon option
Déduction des frais
Non possible
Possible selon comptabilité
Plafond CA
77 700 € ou 188 700 € selon activité
Pas de plafond
TVA
Franchise possible sous seuils
Récupération possible
« J’ai testé la micro‑entreprise pour démarrer mon activité de graphiste, la simplicité m’a permis de me lancer rapidement »
Julie N.
TVA, seuils et récupération pour freelances en croissance
Ce point explique pourquoi dépasser la franchise en base de TVA modifie profondément la comptabilité et la compétitivité des prix. Selon Samuel Goldstein, la connaissance des seuils est un levier stratégique pour le développement.
La franchise de TVA s’applique en dessous de seuils qui varient selon l’activité, avec des chiffres communément cités. Anticiper l’inscription à la TVA évite des coûts inattendus lors d’achats professionnels.
Prestations courantes et seuils applicables :
- Prestations de services soumises au seuil de franchise
- Ventes de marchandises avec plafond plus élevé
- Obligation de facturation de la TVA au-delà des seuils
- Possibilité de récupération de TVA après option
Anticiper la protection sociale et la responsabilité juridique pour sécuriser l’activité
Ce chapitre suit la fiscalité en abordant la protection sociale, qui diffère selon la forme juridique choisie et le régime social applicable. Selon Urssaf, la majorité des auto‑entrepreneurs relèvent du régime des travailleurs indépendants.
Le choix entre EI, EURL et SASU influe sur la responsabilité et la couverture sociale. Le lecteur devra aligner ses besoins de protection avec son appétit pour les démarches administratives.
Comparatif de la protection sociale selon les formes juridiques
Cette sous‑partie situe la couverture sociale des freelances selon le cadre juridique et les options de protection complémentaire. Selon Impots.gouv.fr, la SASU donne accès au régime général pour le dirigeant salarié.
La différence de niveau de prestations peut justifier des cotisations plus élevées pour obtenir une meilleure couverture. La souscription à une mutuelle ou prévoyance reste souvent indispensable.
Points clés de protection sociale :
- Régime général pour présidents de SASU
- Régime TNS pour entrepreneurs individuels
- Nécessité d’assurances complémentaires fréquente
- Impact direct sur cotisations et net disponible
Statut
Régime social
Niveau de protection
Auto‑entrepreneur
TNS
Couverture de base, compléments recommandés
EI (entreprise individuelle)
TNS
Similaire au micro, options possibles
EURL
TNS si gérant majoritaire
Protection variable selon option
SASU
Régime général
Protection plus complète mais cotisations supérieures
« Passer en SASU m’a apporté une couverture sociale plus complète, utile lors d’un accident de santé »
Marc N.
Responsabilité patrimoniale et protection des biens personnels
Ce paragraphe précise l’impact du choix juridique sur le patrimoine et les risques en cas de dettes professionnelles. La loi sur l’entreprise individuelle unique a séparé les patrimoines personnel et professionnel.
Pour l’auto‑entrepreneur, une déclaration d’insaisissabilité protège certains biens fonciers, sous réserve des conditions légales. Penser à cette protection peut limiter l’exposition personnelle en cas de difficulté.
Mesures pratiques à considérer :
- Déclaration d’insaisissabilité pour biens fonciers
- Choix de la société pour limiter la responsabilité
- Assurance responsabilité civile professionnelle obligatoire selon métiers
- Constitution d’une épargne de précaution recommandée
Organiser la croissance et préparer le passage d’une micro‑entreprise à une société
Ce chapitre prolonge la protection juridique en se focalisant sur le basculement nécessaire lors d’une montée en charge d’activité. Selon Samuel Goldstein, beaucoup de freelances commencent en micro avant d’opter pour une SASU ou EURL.
Anticiper la croissance inclut la planification fiscale, la gestion de la TVA et l’organisation comptable. Le passage à une structure sociétale facilite l’accueil d’investissements et le recrutement de collaborateurs.
Signes indiquant qu’il est temps de changer de statut
Ce point situe des indicateurs financiers et opérationnels qui signalent la nécessité d’un statut plus adapté. Un chiffre d’affaires proche des plafonds, ou des investissements lourds, sont des signaux clairs.
La diversification de clients et le besoin de récupérer la TVA sont d’autres motifs fréquents de changement. Envisager l’EURL ou la SASU devient pertinent pour structurer la croissance.
Checklist des signaux de passage :
- Chiffre d’affaires atteignant les plafonds micro
- Besoin de récupérer la TVA sur investissements
- Recherche de financement ou de partenaires
- Volonté de limiter la responsabilité personnelle
Critère
Micro‑entreprise
Société (EURL/SASU)
Capacité d’investissement
Limitée par impossibilité de récupérer TVA
Meilleure, TVA récupérable
Recrutement
Complexe à structurer
Facilité juridique et sociale
Financement externe
Rarement adapté
Capital social et levées possibles
Protection du patrimoine
Protection via démarches spécifiques
Responsabilité limitée selon apports
« Freelance.com m’a aidé à trouver des missions régulières pendant ma montée en charge, cela a facilité la prise de décision »
Claire N.
Pour automatiser la gestion, des outils comme Freebe, Shine, Hello My Business ou Dougs facilitent la facturation et la comptabilité. Des plateformes comme Fiverr, Malt ou Freelance.com aident à trouver des clients.
Selon Urssaf, plus de trois millions d’auto‑entrepreneurs étaient recensés fin 2023, ce chiffre témoigne de l’attractivité du régime pour se lancer rapidement. Selon Impots.gouv.fr, la procédure de création reste simplifiée via le Portail Auto‑Entrepreneur et le Guichet unique de l’INPI.
« J’ai choisi d’utiliser Shine pour mes premiers mois, la simplicité administrative m’a fait gagner du temps »
Samuel Goldstein
Si vous hésitez encore, consulter un expert‑comptable et confronter plusieurs avis concrets permet de sécuriser votre choix. Les premières consultations sont souvent gratuites et offrent un éclairage opérationnel utile.
Source : Samuel Goldstein, « Créer ma micro-entreprise en 3mn », LegalPlace, 24/07/2025 ; Urssaf, « Bilan auto‑entrepreneurs 2023 », Urssaf, 2023 ; Impots.gouv.fr, « Micro‑entrepreneur », Impots.gouv.fr, 2024.